À l’heure où la boulange tangue, où le pain est
devenu une industrie qui fait son beurre d’additifs
en tout genre pour booster rendement
et masquer déficiences, où cet emblème national ressemble
plus à du caoutchouc qu’à un produit « bien de
chez nous », où d’insipides pâtons sont vendus sous cellophane
et où nombre de boulangeries de village et de
quartier baissent le rideau (voir encadré), l’aventure de
ces deux jeunes « mitrones » est des plus réjouissantes.
DU PAIN, DU LEVAIN, DU FÉMININ.
Ni l’une ni l’autre n’est née avec une pelle à pain dans les
mains. A priori, rien ne les destinait à se mettre dans le
pétrin. École de commerce, master en affaires internationales
pour Victoria Effantin, en management pour
Cécile Khayat (fille de l’oncologue David Khayat, avec qui
elle a publié « La Cuisine anti-cancer » (1), les demoiselles
étaient profilées pour faire carrière dans une entreprise
du Cac 40 plutôt que dans le croissant et la gâche. (...)